Ils ont parlé de Richepin...
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1. Sur Richepin
2. Textes et citations à propos de Jean Richepin

Jean Richepin à la une des journaux :

1. Sur Richepin

J.LEMAITRE : Les Contemporains. tome 3. Paris 1887
H.d'ALMERAS : Avant la gloire. Leurs débuts. Paris 1902
CAMERON : Introduction aux Sélections from Richepin. New York 1905
M.BARRES : Discours de réception à l'Académie Française. Paris 1909
J.ERNEST-CHARLES : Le Théâtre des Poêtes. Paris 1910
PAUL FORT et LOUIS MANDIN : Histoire de la Poésie Française depuis 1850. Flammarion 1926
ERNEST DUPUY : Poêtes et critiques. Hachette et Cie 1913
G.WALCH : Notice in Anthologie des poètes Français contemporains. Paris 1939
LOUIS FORESTIER : Germain Nouveau et les dixains réalistes. Éd. M. A. Ruff
JACQUES CELLARD : Anthologie de la littérature argotique. Mazarine 1985
HOWARD SUTTON : The live and work of the Jean Richepin. Genêve, Droz et Paris, Minard 1961
JEAN LOUIS LECOMPTE : Jean Richepin, son oeuvre, ses idées et son inspiration (Thèse dactylographiée) Paris 1952
CHARLOTTE NARTZ : La représentation des milieux artistiques et littéraires dans l’œuvre de Jean Richepin (Mémoire) B-U Nancy 2007

2. Textes et citations à propos de Jean Richepin

Et voici maintenant, un petit document, une lettre de Léon Bloy, qui est, avec Jules Vallès, l'un des maîtres en littérature de Jean Richepin. A savoir qu'elle a été écrite à l'époque où Richepin débutait en littérature et qu'il avait encore l'esprit Communard...

''"Lettre à Jean Richepin,

En réalité, vous vous foutez de tout excepté de deux choses : jouir le plus vite possible et faire du bruit dans le monde. Vous êtes naturellement un cabotin, comme d'autres sont naturellement des magnanimes et des héros. Vous avez ça dans le sang. Votre rôle est d'épater le bourgeois. L'applaudissement, l'ignoble claque du public imbécile, voilà le pain quotidien qu'il faut à votre âme fière."''
Léon Bloy en 1877

Et maintenant l'avis d'un autre gars (extrait de la préface de la réédition de "les étapes d'un réfractaire : Jules Vallès")

"Quel que fût son embourgeoisement ultérieur, Richepin, malgré ses erreurs, malgré les limites de sa vision de la Commune, s'engageait fermement dans un débat contemporain, en s'avançant le plus possible étant donné les contraintes politiques du jour; il restait solidaire, jusqu'à un certain point, de Vallès."
Steve Murphy

Dans "Romans à lire & Romans à proscrire" (1920), l'un des critiques les plus écoutés de son temps, l'Abbé Louis Bethléem, mettait en garde les lecteurs :

"Dans ses oeuvres en prose comme dans ses vers, Jean Richepin se distingue par son admiration à l'égard des révoltés, ses crudités rabelaisiennes, la hardiesse et l'étrangeté de ses peintures de moeurs, et enfin par ses préférences envers les êtres anormaux (sic) ou dépravés, les saltimbanques, les bohémiens, etc. Il voit obscène, dit Jules Lemaître; ses images deviennent toujours et invinciblement grossières, viles, choquantes, même aux yeux du monde."
l'Abbé Louis Bethléem

Un mot d'un grand :

"Jean Richepin, celui qui Gueuse... !"
Alfred Jarry

Un écrivain plus proche de nous :

"Il me semble que Jean Richepin est injustement oublié aujourd'hui. Un éditeur ferait bien de réimprimer "Les Caresses", en édition populaire. Ce ton de jouisseur à la bonne franquette ne cessera jamais de plaire aux coeurs tranquilles."
Marcel Bealu

L'avis d'un critique de l'Époque en 1884 :

"Richepin est, par-dessus tout, un incomparable chansonnier."
Ernest Dupuy

Un bon p'tit poète bien d'chez nous suivi d'un grand artiste :

"Il y a beaucoup d'ironie dans Richepin, une ironie à la Villon, à la Rabelais, l'ironie d'un bon vivant qui nargue la misère, l'injustice et ne s'épargne pas lui-même."
Paul Fort

"Jean Richepin est un de mes amis d'autrefois ! Et je suis ému et joyeux de constater que tous les chers compagnons de jadis arrivent à la situation qu'ils méritent. 12 Juillet 1912"
Auguste Rodin

"...peut-être jamais personne ne posséda à ce point la pouvoir de refleter dans la vie quotidienne les attitudes, le rythme, la couleur et l'éclat de son oeuvre."
Francis carco, "La mort de Jean Richepin" Les nouvelles littéraires 18 Décembre 1926

De Zola à Richepin (suite à un article où le poète des gueux avait souligné l'immense talent de l'écrivain) :

"...il y a toujours place pour de l'estime et de l'admiration entre travailleurs. Merci pour votre crânerie à me tendre la main, que je serre bien affectueusement."
Emile Zola "Correspondance"

"Il encore plus fantasque et cabotin que moi, voilà pourquoi je l'aime"
Sarah Bernhardt

"Parlez-moi de Richepin, au contraire, un bon bougre, qui a mangé de la vache enragée, qui a fait tous les métiers, l'ami de tout le monde, un type du batiment."
Paul Léautaud "Journal littéraire" vol. 2

"La vie de Jean Richepin est un chef-d'oeuvre d'harmonie et de sagesse. Elle trahit un tempérament admirablement équilibré. Tout d'abord studieuse, puis agitée, mouvementée (à l'âge des fièvres amoureuses et des folles passions), puis tranquille, puis apaisée, cette existence est l'image d'un beau jour qui traverse successivement la fraicheur de l'aube, l'ardeur du soleil, et la paix du crepuscule."
Adolphe Brisson "La Comédie Littéraire"

"Ce chanteur à la toison noire et au visage couleur d'ambre a pris le parti de ressembler à un prince indien, sans doute afin de pouvoir écouler, sans attirer l'attention, un tas de perles, de rubis, de saphirs et de chrysolites. Ses sourcils droits se rejoignent presque et ses yeux foncés, aux prunelles grises, striées et cerclées de jaune, sont comme dormants et troublés à l'ordinaire, et dans la colère lancent des éclairs d'acier. Le nez petit, presque droit, terminé en bille, a les narines mobiles et très expressives; la bouche petite, rouge, bien modelés et dessinée, finement voluptueuse et amoureuse, les dents courtes, étroites, blanches, bien rangées, solides à manger du fer, donnent une originale et virile beauté au poète des Caresses. La longueur avancée du menton disparaît sous la jolie barbe frisée et fourchue, et cachant sans doute un haut et large front, du sommet du crâne se précipite jusque sur les yeux une mer aux flots pressés : c'est l'épaisse et brillante et noire et onduleuse chevelure."
Théodore de Bainville "Petites études : Camées parisiens"

Sur la condamnation de Richepin :

"C'est une bêtise de persécuter les poêtes; ils n'en sont que plus applaudis."
Victor Hugo

Toujours sur la condamnation de Richepin :

"Gustave Flaubert crie : Vive Richepin !"
Gustave Flaubert

"Si seulement on avait exhibé Richepin, au profit des pauvres, déguisé en Hun de la Conquète, pour donner aux parisiennes le goüt de la beauté barbare ! Mais lui voler trente jours de liberté, c'est de la folie ; ça n'a pas de nom, c'est à faire rougir d'être Français." Gustave Flaubert

Jean Richepin selon Barbey d'Aurevilly :

"Le dandysme de la gueuserie, cette affectation, a poussé M. Richepin aux outrances d'attitude et d'expression dont son livre (La Chanson des gueux) et son talent pouvaient se passer. Seulement ­ voici quelque chose en faveur du poète que je blâme ­ l'affectation, qui ordinairement éteint la verve, n'éteint point la sienne. Elle est, chez lui, inextinguible. Qualité rare en tout temps que la verve, mais plus rare et plus précieuse que jamais dans une époque épuisée où personne ne vit fort! La verve est une des qualités dominantes de l'auteur de la Chanson des gueux, et il fallait qu'elle fût de bonne trempe pour avoir résisté au besoin d'effet à tout prix qu'il poursuit avec tant d'acharnement dans tout le cours de son livre, et particulièrement dans la troisième partie intitulée : Nous autres gueux! ­ Partie inférieure de ses poésies, trop pantagruélique à mon gré, et dans laquelle non pas seulement l'ivresse, mais l'indigestion est glorifiée."
Barbey d'Aurevilly Les oeuvres et les hommes (2e série) ­ XI. Les poètes, Lemerre, 1889, p. 184

"Alors que la morale religieuse n'est plus, quand la pauvre littérature, qui mourra aussi, un de ces jours, de son immortalité, existe encore, il n'y a plus que la question esthétique à poser devant un livre comme celui des Blasphèmes; il n'y a plus qu'à savoir si nous avons, malgré l'horreur de son livre, un poète de plus dans M. Richepin. Eh bien, je dis que la critique littéraire peut prendre ce livre et l'écailler comme on écaille un poisson, et le râcler du fil de son couteau et en retrancher, couche par couche, tout ce qui déshonore littérairement une telle oeuvre, c'est-à-dire le gongorisme effréné, l'atroce mauvais goût, les bassesses ignobles et malheureusement volontaires d'expression, l'haleine des pires bouches, enfin tous les défauts dont l'auteur a fait comme à plaisir d'immondes vices, il restera et on trouvera, sous tout cela et malgré tout cela, un énorme noyau de poésie, résistant et indestructible, qui brillera de sa propre lueur dans l'histoire littéraire d'un siècle qui a des poètes comme Hugo, Vigny, Musset, Baudelaire et Lamartine, le plus grand de tous ! "
Barbey d'Aurevilly Les oeuvres et les hommes (2e série) ­ XI. Les poètes, Lemerre, 1889, p. 189

Voici un poême de Pasquin (Glatigny?) paru dans La Jeune France Tome VIII, N° 91, Février 1886 (merci à Bruno Leclercq), évoquant un Richepin anadyomène, sortant nu de la mer... :

Lorsque paraît le coffret réunissant les onze premiers albums de Georges Brassens, le critique René FALLET écrit :

"Connaissez-vous Jean Richepin ? Non. Pas tellement. Pas beaucoup. Nous non plus. Il avait une barbe et était de l'Académie Française, ce qui n'inspire pas, surtout l'Académie, confiance en un poète. Brassens a pourtant trouvé dans l'oeuvre de l'apparent conformiste un beau cri de guerre au "bourgeois", ces bourgeois que l'on traitait de "Philistins", avant que Jacques Brel n'en fasse des cochons. Cette piécette sur les fantaisies de l'hérédité, sur ces malheureux épiciers et notaires procréant à leur grand dam "Des enfants non voulus - qui deviennent chevelus - Poètes", Brassens l'a aimée, l'a chantée avec pas mal de malice. Qu'il soit ici remercié pour l'avoir déterrée. Elle est toujours d'actualité. Ensuite, dans la présentation du dixième album de Brassens, qui comprend "La chanson des gueux", du même critique : "Depuis quinze ou vingt ans, les compagnons de Brassens connaissaient "Les oiseaux de passage" et la "Pensée des morts" qu'il avait mis en musique et leur chantait les soirs où cela lui chantait. Ils les avaient pieusement "piquées" pour la plupart au magnétophone. C'est une grande joie pour eux - et pour vous donc - de les retrouver sur ce disque. Quoi de plus "Brassens" que ces anarchistes d'"Oiseaux de passage", ces assoiffés d'azur, ces poètes, ces fous qui, du plus haut du ciel, défèquent sur la volaille terre-à-terre ? Puisse le chasseur qui entendra cet immense bruit d'ailes y regarder à deux fois avant de tirer sur le canard sauvage ! Puisse-t-il être troublé de "voir passer les gueux" !"
René Fallet

Dans "Les contemporains, tome 3" un académicien le décrit ainsi :

"Tel littéraire est un orfèvre, tel autre un peintre, tel autre un musicien, tel autre un ébéniste ou un parfumeur. Il y a des écrivains qui sont des prêtres ; il y en a qui sont des filles. J'en sais qui sont des princes, et j'en sais beaucoup plus qui sont des épiciers. M. Jean Richepin est un écuyer du cirque, ou plutôt un beau saltimbanque - non pas un de ces pauvres merlifiches, hâves, décharnés, lamentables sous leurs paillons dédorés, les épaules étroites, les omoplates perçant sous le maillot de coton rosâtre étoilé de reprises, - mais un vrai roi de Bohême, le torse large, les lèvres rouges, la peau ambrée, les yeux de vieil or, les lourds cheveux noirs cerclés d'or, costumé d'or et de velours, fier, cambré, les biceps roulants, jonglant d'un air inspiré avec des poignards et des boules de métal ; poignards en fer blanc et boules creuses, mais qui luisent et qui sonnent."
Jules LEMAITRE (de l'Académie Française)

Voici maintenant quelques extraits du discours de réception de l'écrivain à l'Académie Française, prononcé le 18 février 1909 par le Directeur d'alors Maurice BARRES :

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"...A vous en croire, vous descendriez d'un couple de Touraniens qui s'arrêtèrent, il y a deux siècles, en Thiérache, et quand vous voyez une caravane de têtes bistrées et crépues qui mènent un ours à la foire, vous baissez le front avec la mélancolie d'un noble déchu. Quel crédit les historiens doivent-ils accorder à votre touranisme ? Il nous rend compte de votre nature. Il exprime d'une façon saisissante un côté lumineux, bariolé et sonore votre génie, mais a-t-il une vérité objective ?Vous ne seriez pas le premier à avoir senti le besoin d'une biographie imaginaire..."

"Vous êtes le fils d'un officier. C'est au hasard de la vie de garnison que vous avez dû de naître en Algérie. Toute votre parenté paternelle et maternelle vivait sur la terre de Thiérache. Un de vos oncles ensemençait ses champs lui-même, disant que lui seul savait ce que chaque sillon pouvait rendre. Un autre, fermier des terres de l'abbaye de Reims, comptait dans ses étables deux cents boeufs et six cents moutons. Vous êtes bien un homme du terroir français. Quand vous disiez descendre des Romanichels établis en Thiérache, vous présentiez à votre manière ce que la critique s'accorde à reconnaître, qu'il y a du bohémien dans votre coeur."

"Tout n'est pas chanson, Monsieur, dans ce royaume de bohème, où vous plantiez votre étendard. Il y a toujours eu une extrême difficulté, pour les adolescents enivrés de pensée pure, à s'adapter aux conditions régulières d'une existence qui, fatalement, déçoit leurs premiers rêves. Depuis la Rue de Fouarre, où Dante venait s'asseoir sur les bottes de paille, jusqu'à ce quartier de la Glacière où campent aujourd'hui de jeunes slaves ivres d'intellectualisme, elle est éternelle l'histoire des jeunes clercs malheureux pour avoir rejeté le prosaïque de la vie. Voici la potence où VILLON faillit être pendu, la lanterne où s'accrocha Gérard de NERVAL, une nuit d'abominable détresse ; le marchand de vin où VERLAINE se détruisait, et voici, pour tout dire, les préaux du Luxembourg où, dans la semaine de Mai 1871, les réfractaires de VALLES attendaient leur destin. C'est à vous, Monsieur, qu'est échu, dans votre génération, le redoutable honneur dedonner une voix à ces malchanceux."

"VALLES, MURGER, BAUDELAIRE, Pétrus BOREL et les romantiques de l'impasse du Doyenné, voilà les éléments de cette bohème composite où vous avez régné."

"Vous avez débuté dans la littérature par une brochure sur Vallès, où vous rejetiez sa conception du réfractaire, parce qu'elle enveloppe une idée de destruction. C'était en 1872, et la commune avait plutôt diminué la valeur de ces lettrés en révolte. Ses premières ruines épouvantaient tout le monde, et il y eut alors dans ce qu'on pourrait appeler l'évolution de la bohème une régression. Les jeunes hommes de lettres reculèrent sur leurs aînés immédiats ; ils se détachèrent de la politique et même de l'utopie sociale. Votre oeuvre l'atteste. Vous n'avez jamais allumé d'incendie que dans votre imagination, et vous ne souhaitez rien de plus que les feux de l'aurore et les embrasements d'un beau coucher de soleil."
Maurice BARRES

"Le Monde Artiste", daté du 8 mars 1908, accueil son l'élection ainsi :

"... l'élection de jeudi à l'Académie Française, a répandu une joie immense dans la famille des lettres françaises, - la joie de voir, parmi tant d'étoiles, la véritable étoile programmée. Au dernier scrutin, il n'y a pas eu d'ambages, ni de réserves, ni de doute. Chacun s'est dit "Voici le Maître". Et on l'a accueilli avec transport ! Et, pour que cette manifestation fut plus éclatante,, on a vu François Coppée, le poète délicat entre tous, admirable de foi et de courage, quitter son lit de souffrance et faire ce geste sublime, héroïque, de venir voter pour Jean Richepin." "Le siècle" du 19 février 1909. Voici le premier Algérien qui entre à l'Académie Française, car Richepin est un naturel de Médéa, ville charmante d'Algérie célèbre par le bon vin de ses coteaux. Richepin, l'artiste des truands, le Villon de la troisième République, ne pouvait naître que dans un pays où les roses éclatent sous les tonnelles, où des Silènes joyeux s'ébattent parmi les pampres. Mais né à Médéa, il est aussi un indigène du quartier latin. Il y fut des années le héros et le dieu. Il y fut l'incarnation du lyrisme et de la liberté de vivre. Il est très cher aux hommes de sa génération et de la nôtre pour avoir été un libre esprit..."
"Le Monde Artiste"

Quelques extraits du journal de Jules Renard :

11 Mars 1891
Chez Schwob (Marcel 1867-1905, érudit, écrivain symboliste : Le Livre de Monelle 1894. Il exerça un grand prestige sur ses contemporains.) lu au mur une ballade de Richepin dont voici les derniers vers : "Trinquer du verre et du nombril."
2 Mai 1891
Vu ce matin Richepin. Un gros chien frisé très doux. Un veston rouge, des bas, des jarretières, une culotte, et il est nu dans une chemise ouverte. Deux chiens. Un jardinet devant, un autre derrière. Deux doigts de la main chargés de bagues. Aime Chateaubriand, Rosny, et trouve les Goncourt surfaits.
21 Mars 1899
Richepin fort en vers. C'est notre vrai Coppée.
30 Mars 1905
Jacques Richepin (fils de Jean) attrape Gregh (1873-1960.Poète et critique littéraire) qui, dans son livre sur Victor Hugo, n'a pas dit un mot de Jean Richepin, "le plus admirable poète lyrique après Victor Hugo".
1 Décembre 1905
''Société des auteurs. Richepin, un demi-Dieu frisé vraiment. Michel Carré (auteur dramatique), immortalisé par le génie poétique de Richepin. Marcel Prévost, président pour jeunes filles. Capus, qui ment par tous les pores. Tristan, infiniment sympatique. Hervieu, le vieil académicien. Oh ! ce monde fatigué, hypocrite et vulgaire ! Seule, l'envie de parler était sincêre. Tous ces discours rentrés sont devenus bile.
5 Décembre 1905 (sur le même sujet)
(...) A l'issue de notre dernière réunion privée, mon maître et ami, M. Jean Richepin, m'a fait cette remarque : " Vous n'avez rien dit, vous, Renard.". Je ne sais pas si c'était un regret ou un compliment.''
Jules Renard

Extrait du journal d'Eric Mie :

"Tous les jours de tous les ans de toute ma vie : J'ai une belle, une jolie partie de ma bibliothèque qui est consacrée à Jean Richepin. Je la regarde avec une immense fierté d'enfant gâté. Richepin est ma passion, ma source et mon envie de littérature. Chacune de mes chansons aurait pu être écrite par Richepin, en mille fois mieux évidemment, mais avec la même fougue, la même énergie de destruction et d'espérance."
Eric Mie

Bon, voici une petite chanson comme un hommage du Père Mie...

Poètes du Chat Noir

Dans ma maison de rêve au milieu des prairies
Entourés d'animaux, enivré par l'amour
Dans une retraite où l'enfance me sourit
Et pas trop loin de toi pour mon ultime jour

Même inconnu et triste, enfoui sous mes poèmes
Vieux de tout mes soucis, squelette sans le sou
Seul et abandonné par la seule que j'aime
Quand mon coeur sonnera les douze derniers coups

Ô grand Jean Richepin, ô roi des gueux, ô maître
Ô sombre Rollinat, ô gaie Jules Jouy
Poètes du Chat Noir daignerez vous permettre
Qu'à côtés de vous je vienne dormir aussi ?

6 Octobre 1998,
Eric Mie assis sur le banc du Lapin Agile...


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